29 mars 2024
art automatique

Lâchez-prise grâce à l’art automatique

Il existe beaucoup de méthodes pour apprendre à lâcher-prise et être là, dans le moment présent. Et même si elles sont nombreuses à être efficaces, toutes ne se vaudront pas à vos yeux. Testez tout ce qui vous semble accessible. Il est légitime d’être plus réceptif à une méthode qu’à une autre. En voilà une petite nouvelle, qui vous plaira peut-être. Ou comment vivre un beau moment de pleine conscience grâce à votre imagination et à votre pouvoir créatif ?

L’art automatique, qu’est-ce que c’est ?

Avant l’art automatique, il y a l’écriture automatique. Au début du siècle dernier, le poète surréaliste, André Breton prend connaissance des recherches et travaux effectués par Freud, lors de ses analyses avec ses patients. La méthode psychanalytique de Freud vise à plonger les patients dans un état hypnotique. Au moment où l’inconscient est libre d’agir, ils peuvent lâcher leurs névroses. André Breton pense alors que la création littéraire peut peut-être elle-même passer par cet état de non-contrôle de la production. Ainsi, accompagné dans ses recherches par d’autres artistes : Aragon, Eluard, Desnos, il se met à pratiquer l’écriture automatique. La question est de se départir des dogmes littéraires classiques pour aller vers une création légère et imaginative. Proche de la vraie réalité de son auteur, voire même sa surréalité. Le résultat donne le Manifeste du Surréalisme en 1924 et bien d’autres écrits et œuvres sur le sujet.

“ Le merveilleux est toujours beau, il n’y a même que le merveilleux qui soit beau.” André Breton / Manifeste du surréalisme

A l’origine, cette technique psychanalytique d’abandon de soi doit provoquer une catharsis de l’âme, de l’esprit et des idées d’un individu. De nos jours, elle est toujours utilisée à des fins thérapeutiques.

Pour Breton, la création est le maître-mot de la pratique, ou du moins la motivation de son usage. Pour ce faire, Breton fait appel à une espèce d’automatisme du geste : poser sa plume sur une feuille de papier et laisser aller tout ce qui lui passe par la tête. Il faut se mettre bien dans son présent. Il écrit lui-même que l’on doit se poster dans un état de passivité et de réceptivité les plus exacerbées possibles.

Le jeu du surréalisme, comme l’appelle l’écrivain, est alors pratiqué dans d’autres domaines artistiques, comme en peinture, avec Jackson Pollock. Il ressort de ses œuvres picturales comme une vraie libération émotionnelle, sans mesure, ni considération du résultat.

art pollock

Je vous propose donc d’essayer cette technique de l’art automatique.

Comment pratiquer l’art automatique ?

Tout se joue dans votre capacité à être présent mais sans pour autant souhaiter contrôler ce qui se passe. Difficile à imaginer, mais pas si compliqué à vivre. Alors que vous avez choisi de prendre du temps pour vous, asseyez-vous. Choisissez un mode de création qui vous interpelle. Qu’est-ce qui vous tente le plus ? Une feuille de papier, du bristol, des feuilles de journaux, du papier recyclé, des feuilles pastel… Un stylo à bille, un stylo plume, des crayons de couleur, des marqueurs… Un jour, si cette technique de méditation active vous convient, pourquoi ne pas investir dans des tubes de peintures, de l’aquarelle, ou du pastel gras ? Amusez-vous de gommettes ou de découpages à coller ? Il y a énormément de possibilités à découvrir. Utilisez tout ce qui vous semble séduisant, qui vous parle intuitivement, qui vous amuse surtout. Faire des nuées d’empreintes de doigts trempés dans l’acrylique par exemple. Nul besoin de savoir dessiner, d’être un artiste né, de croquer mieux que De Vinci.

Prenons la situation très humble d’une feuille de papier et de stylos à bille, au délié souple. Mettez-vous à l’aise. Que cela soit dans votre tenue vestimentaire, ou dans le lieu où vous allez créer. Vous pouvez mettre de la musique, mais le risque est de voir son esprit s’évader. On préférera un endroit calme et silencieux pour les premières fois. Posez la feuille de papier sur une table et les stylos autour de vous. Débouchez un stylo. Relâchez-vous. Posez la mine sur le papier.

Respirez calmement

A cet instant précis, ne forcez pas sur le crayon. Laissez aller votre poignet. Aussi paradoxal que cela puisse vous paraître, concentrez-vous bien sur la feuille de papier, car c’est ce qui va laisser votre imagination et votre volonté créer.

Votre attention accrochée uniquement à votre stylo, laissez aller votre main. Dessinez un trait, des angles, un point, puis deux, puis trois. Vous allez voir que des formes vont se tracer machinalement sur le papier. Dessinez encore. Répétez. Faites des gestes récurrents. Coloriez. Foncez. Remplissez. Rayez. Vous avez le droit à toutes les fantaisies, voire même de faire un dessin sur un autre dessin.

Tout est possible

Surtout tentez de rester concentré à votre dessin, laissant votre geste se répandre sur le papier. Oubliez le résultat. De toute façon, vous ne savez pas où vous allez, donc peu importe le rendu final. N’y prêtez aucune attention particulière. Au début, cela peut sembler difficile. Mais vous verrez que vous y prendrez goût. Cette expression est si facile à mettre en place qu’il est fort probable que vous puissiez remplir des tas de cahiers de croquis. Si cela se trouve, vous allez adorer dessiner.

Il est certain que vous avez déjà pratiqué l’écriture automatique, sans le savoir. Lors d’une conversation téléphonique prolongée, n’avez-vous jamais pris un morceau de papier et entamé un dessin, machinalement, fait de petits triangles mêlés, puis coloriés en alternance ou entourés de petits points ? De crayons en triangles, de points saccadés en lignes hachurées, un dessin va prendre forme. Lâchez bien vos épaules, sans tension, ayez juste la volonté de remplir la surface.

Quels bénéfices tirer de la pratique de l’art automatique ?

Nous savons que la méditation et la pleine conscience sont des clefs pour accéder à une vraie sensation de bien-être intérieur, puis de libération de la pensée. Cependant, il est parfois difficile d’y arriver pleinement. Cela peut être compliqué à atteindre. Il y a des personnes qui ne peuvent le faire sans être guidées par un maître ou un psychanalyste. D’autres sont parfois intimidées par cette notion, et ressentent de la peur face à ce qu’ils considèrent être une perte de contrôle de soi-même.

L’art automatique peut avoir cette vertu d’être ludique et rigolote. S’y adonner ne nécessite que peu de moyens. Et il ne fait appel à aucune érudition quelconque. Il peut largement se mener seul. C’est d’ailleurs la meilleure des situations pour s’y abandonner pleinement. Nul besoin d’un initiateur pour pratiquer cette méthode. Une feuille de papier et quelques stylos suffissent. Et la volonté de laisser parler son geste.

Je suis persuadée que vous allez vous découvrir une véritable âme surréaliste, truffée de petits personnages, de fleurs, de volutes et de formes à la géométrie originale. Il est plaisant à penser que vous allez ressentir de la fierté à posséder une réelle force créative. Peut-être même que certains seront surpris de ce qu’il arrive à faire.

Auriez-vous une âme d’artiste ignorée ?

Vous allez vous rendre compte de votre incroyable potentiel imaginatif. La notion même d’imagination n’est pas réservée aux rêveurs. Tout le monde possède ce don de tisser des images, de les imbriquer, de générer des idées. Les rêveurs ont juste cette faculté plus aisée à se laisser aller à penser intérieurement. C’est un chemin vers la spiritualité. J’espère alors qu’à la suite de l’émerveillement, dont vous ferez preuve face à votre œuvre, vous ressentirez alors plus de confiance en vous. Non, la création n’est pas réservée uniquement à une élite, elle est aussi possible pour vous.

Sans chercher à dénicher une symbolique de l’image à ce que vous venez de mettre en forme, savourez le résultat. Vous n’avez pas cherché à faire du beau. Et pourtant, plus vous pratiquerez, plus vous serez content de ce que vous avez fait. C’est vous, votre pensée, votre touche. Reconnaître ses capacités à créer des choses qui nous correspondent est gratifiant. N’hésitez pas non plus à partager vos créations aux personnes autour de vous.

Enfin et surtout, alors que vous êtes en train de dessiner, vous travaillez en pleine conscience. Le fait de laisser aller votre geste vous demande de vous concentrer sur ce moment. Vous êtes pleinement présent à votre action. Aujourd’hui, c’est très simple. Vous dessinez en pleine conscience. Et il n’est pas question de contrôler la multitude de pensées qui vous assaillent quand vous tentez de vous connecter à vous-même. Non, au contraire, on les laisse faire irruption sur le papier. Et elles sont si bien accueillies qu’elles créent un joli monde imaginaire.

Créez dès que vous le pourrez. Cela vous donnera des étoiles plein les yeux et amènera de l’apaisement en vous.

A vos crayons de couleurs! Très bonne pratique à vous. Et faites-vous confiance.

Commentaires

Delphine Baratier

Moi, c'est Delphine. Ou plutôt, moi, c'est vous. Oui, oui, c'est vous. On se ressemble. On est en vie, elle est chouette, mais parfois elle coûte. Parfois, elle est dure, et elle fait mal. Certains passages sont vraiment angoissants ou difficiles. Puis, un jour, on ne sait pas pourquoi, on choisit de partir en quête du bonheur. C'est maintenant. Alors, oui, moi c'est Delphine, j'ai 35 ans et j'ai eu mal à plusieurs reprises, mais j'ai trouvé plein de superbes alternatives, qui me permettent de vous dire que la vie est trop belle et qu'il faut l'exploiter à fond. Je ne suis pas une spécialiste (bien que j'ai des projets pour le devenir un jour), je suis usagère de la vie, comme j'aime le dire. Et j'ai envie de partager mon expérience avec vous : celle de la quête de la sérénité, de l'ouverture au monde, de la joie, de la recherche des solutions simples et efficaces pour gagner en bonheur. Je suis rédactrice du blog "la campagne a nini". Ce blog, c'est un champ des possibles, entre psychologie positive, végétarisme et cuisine tranquille, détente et balades décontractantes. Bienvenue chez moi.
Instagram : lacampagneanini

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