3 décembre 2024
anorexie guérir

Comment j’ai survécu à l’anorexie

La peur est dévastatrice. La peur empêche d’avancer, de se projeter, d’imaginer, de croire, d’espérer. La peur est le deuxième pire ennemie de l’homme, après soi-même. Le combat contre soi est un combat intérieur violent, fort, puissant. C’est un combat de longue haleine, plusieurs années, toute une vie peut être. Souvent on tombe, on se fait mal, mais il faut avoir la force de se relever pour avancer, pour continuer à se battre. Il ne faut jamais renoncer. Parce que c’est ça la vie, une suite d’événements, de batailles et de réussites, de rencontres. On n’est jamais seul dans la bataille. Personne n’est jamais seul.

QUAND EST-CE QUE ÇA S’EST DÉCLARÉ ?

Cela s’est déclenché au moment de la séparation avec mes parents, en particulier avec ma mère. Je suis en école de commerce mais j’avais toujours vécu chez mes parents. En deuxième année, il y a deux ans, j’ai dû effectuer un stage à l’étranger. Je suis partie seule, donc, en Allemagne. C’était la première fois que je devais véritablement m’occuper de moi-même et très vite les courses et les repas sont devenus une source d’anxiété. Je n’ai jamais été grosse, mais on m’a toujours dit que j’avais de ‘’belles formes’’ et ‘’un bon coup de fourchette’’, chose que j’ai toujours détesté. J’avais sûrement quelques kilos en trop que je rêvais de perdre depuis des années mais rien d’assez imposant pour me priver de quelque chose que j’adorais : manger. Je n’avais pas réalisé que ça pouvait changer beaucoup de choses de faire ses courses et de cuisiner pour soi. Il faut penser à quoi acheter, ce qu’il reste dans le frigo, est ce que j’aurais assez, est que j’aurais le temps de cuisiner, est ce que c’est une trop grosse portion pour moi toute seule, est ce que c’est équilibré, trop gras, trop peu ?

J’étais perdue, je ne savais pas trop quoi acheter. Je ressentais très souvent l’envie, le besoin de manger aussi. C’était une sensation que j’avais déjà connu, de temps en temps. J’ai vite remarqué qu’en Allemagne, le soir chez moi, ou au travail je ressentais souvent ce besoin de manger. Et sans me poser vraiment la question de si j’avais faim ou pas, je mangeais. Beaucoup. Souvent trop.

Je prolongeais le repas avec une tablette de chocolat, du pain, du fromage, de la confiture, du jambon, des céréales, du lait à la bouteille, des gâteaux … sans forcément de cohérence, ni d’envie particulière, juste ce que j’avais a portée de main. Le plus vite possible, j’avalais, sans réfléchir, sans me demander pourquoi. Je m’arrêtais quand quelqu’un entrait dans la cuisine. Quand je devais partir parce que j’allais être en retard au travail. Ou tout simplement quand j’avais tellement mangé, que j’avais la nausée.

Sans vraiment comprendre ce qu’il se passait en moi, je savais que ce n’était pas un comportement vraiment normal … Forcément, comme tout être humain qui mange de cette manière, j’ai commencé à prendre du poids. Chose qui m’angoissait vraiment.

Alors pour compenser ces gavages, j’ai décidé de me mettre au sport, histoire de limiter les dégâts.
Je me suis inscrite à une salle de sport, j’y allais de plus en plus souvent. Le matin tôt avant le travail, le soir et les weekends. En Allemagne, on devait être au bureau 40h par semaine, alors j’avais peu de temps pour moi et j’étais très fatiguée par ce nouveau rythme. Mais au moins, les quantités que j’avalais ne se voyaient pas tant que ça sur mes fesses, mes hanches ou mes cuisses.

Malgré ça, je me sentais répugnante, dégoutante, et surtout pathétique. Quand je sortais du travail et que j’avais besoin de manger, je me ruais sur la première boulangerie pour acheter un sandwich. Je savais que j’allais avoir besoin de plus que ça, mais je ne voulais surtout pas tout acheter dans la même boulangerie de peur que la vendeuse me juge. Alors j’allais au bout de la rue dans une autre boulangerie acheter un pain au chocolat, puis dans une autre acheter un sablé au beurre, et j’avalais tout sur le chemin de la prochaine boulangerie.
Mon budget aussi commençait à sentir tous ces débordements. Et puis je me sentais sale. Grasse. Faible. Laide.

LE TOURBILLON INFERNAL

L’idée de me reprendre en main est née. De plus en plus je cherchais des astuces pour mincir, pour maigrir, pour avoir moins faim, pour éliminer plus vite. C’est tellement facile de trouver tout ça sur internet aujourd’hui. Je passais mes journées à ça, au bureau. Je notais tout, toutes les astuces que je récapitulais. Je devenais très anxieuse, nerveuse.
En plus du sport, j’ai commencé à me priver. Si je me gavais la veille, je ne manger que 4 abricots secs le matin avec un verre de lait et 5 amandes, des légumes cuits le midi, et un poivron mixé avec une tomate et du basilic le soir. Je buvais énormément d’eau, des litres et des litres pour remplir mon estomac, vide.

J’étais épuisée par cette sous nutrition, le sport à outrance, et le travail. Cela m’arrivait de devoir m’appuyer contre les murs pour rentrer chez moi. De devoir faire des pauses, m’asseoir par terre. Respirer. J’en pleurais tellement j’avais peur, tellement j’étais fatiguée et affaiblis.

Les gavages devenaient de plus en plus rares pour laisser la place à mes mini repas. Et quand gavage il y avait, j’avalais des laxatifs pour en éliminer le maximum.

Oui j’étais fatiguée, mais je perdais du poids. J’avais perdu une taille de jean. C’était la première fois de ma vie que j’arrivais à contrôler mon corps. La première fois de ma vie que je voyais mes kilos qui me répugnaient tant enfin s’envoler. Je voyais bien que mon corps changeait, et on me le disait, mais je n’avais pas vraiment l’impression que c’était moi. C’était comme si ce corps n’était pas le mien.

Mes parents sont venus me chercher à la fin de mon stage, pour me déménager. Je crois que ma perte de poids leur a fait bizarre sur le coup, ça faisait 4 mois qu’ils ne m’avaient pas vu, mais rien d’alarmant, je n’étais pas maigre, j’avais simplement perdu mes kilos en trop.

Quand je suis rentrée en France tout le monde m’a complimenté ! J’étais tellement fière, tellement puissante. Je me contrôlais, je contrôlais mon poids, mon corps, mon alimentation, je les contrôlais tous, j’étais le maître du monde.

Certes j’étais moins gentille, j’étais impatiente et très angoissée, oui j’avais tendance à m’énerver, parfois même pleurer quand je ne savais pas ce qu’on allait manger, ni à quelle heure on allait manger, mais je ne me demandais pas pourquoi et je faisais en sorte qu’on me laisse tranquille. Je pense d’ailleurs que pour que mes parents me laissent manger si peu et surtout différemment de ce qu’il y avait à table, j’ai dû faire preuve de beaucoup de manipulation.

Ma mère m’a quand même demandé d’aller chez le médecin vérifier que je n’avais pas de carence, ce qui peut arriver pendant un régime. J’y suis allée seule avec mon grand sourire, il m’a dit que tout allait bien, ce que je me suis empressée de répéter à mes parents.

Heureusement pour moi, notre entourage n’était pas dupe, mais il faut sûrement être extérieur à la famille pour le voir. Ce sont mes tantes qui ont commencé à alerter ma mère. Elles disaient que j’avais l’air vraiment triste, qu’elles ne m’avaient pas vu rire des vacances, que j’étais tout le temps toute seule, désagréable, et que j’avais l’air très angoissée.
Les gens commençaient aussi à dire que je maigrissais un peu trop. Et qu’il fallait que j’arrête. Ce qui était évidemment hors de question pour moi.
Au bout d’un moment, ma mère a quand même décidé de me remmener chez le médecin, pour avoir un avis qui la rassurerait un peu, je suppose. Cette fois, elle a voulu venir avec moi, et mon père.

LE DIAGNOSTIC

C’est ce jour-là que le diagnostic est tombé. La fois où j’y étais allée toute seule remontait à 3 semaines. Mais j’avais perdu 4 kilos depuis. Le médecin a dit que c’était beaucoup trop rapide, que mon poids était devenu trop bas par rapport à ma taille. Qu’il n’avait rien vu la fois précédente et qu’il en était vraiment désolé.
Il a dit qu’il fallait prendre les choses en mains très vite, que l’anorexie était une maladie mentale redoutable, une forme d’auto destruction incontrôlable excepté par moi-même. Il a dit à mes parents qu’à partir de maintenant il ne fallait plus me faire confiance, que je n’étais plus vraiment moi-même et que, comme un drogué pour sa coke, j’allais être prête à tout pour pouvoir continuer à maigrir. Il m’a regardé droit dans les yeux, et m’a dit que si je continuais à ce rythme-là, j’allais mourir. Dans 3 mois tout au plus.
Il y avait une part de moi qui savait qu’il avait raison. Mais, une autre part, bien plus grande et bien plus forte qui se moquait de lui, il disait n’importe quoi, je fais seulement un régime, et j’ai encore quelques kilos à perdre. Même si depuis le début de mon régime j’ai déjà perdu 12 kilos. En 2 mois.
C’était comme une descente aux enfers. Je ne voyais plus d’issue possible. Mes parents ont très vite mis des choses en place parce qu’on était début août et que mi-septembre je partais en Erasmus en Angleterre, toute seule de nouveau.
J’ai rencontré un homéopathe, parce que j’ai refusé les antidépresseurs, une psychologue et une nutritionniste censée me réapprendre à manger et m’aider à reprendre du poids, lentement et de manière équilibrée.
J’écoutais, j’acceptais qu’on m’emmène à droite, à gauche, sans vraiment savoir ce que ça allait m’apporter, sans être convaincue de rien et surtout, en étant sûre d’une chose, je n’avais pas fini ma perte de poids.

Je commençais à me rendre compte que plus j’allais loin dans ce cercle infernal, et plus les gens autour de moi s’inquiétaient pour moi, s’occupaient de moi, avaient peur pour moi. Jamais on avait fait attention à moi comme ça, j’avais je ne m’étais sentie aussi importante pour les autres. Et ça, ça n’avait pas de pris à mes yeux.
J’étais dans une jolie cage dorée. Elle était belle, brillante et très attirante. C’était mon endroit à moi, personne ne pouvait y entrer. Elle me protégeait du monde extérieur, du regard des hommes sur moi, du désir. Mais si personne ne pouvait y entrer, moi je ne pouvais pas en sortir.
Mes parents ont donc tout fait pour que je sois prise en charge avant mon départ en Angleterre qui était grandement remis en cause. Le but était de reprendre au moins 1,5kilos avant de partir.
L’homéopathe m’a tout de suite prescrit une montagne de granules, gouttes, pilules très contraignantes parce qu’en grande quantité et à prendre très régulièrement dans la journée. Plus une pâte à avaler à la cuillère pour lustrer mes intestins, desséchés par le manque de matière grasse. De toute façon tout était desséché, mes cheveux qui tombaient par poignées, ma peau qui craquelait, mes ongles qui cassaient. J’avais beaucoup d’acné puisque mes hormones chahutaient énormément, et l’aménorrhée, évidemment.
La nutritionniste, au premier rendez-vous, m’a fait monter sur la balance en sous-vêtements. Une balance spéciale qui mesure le rapport masse grasse, masse musculaire, masse d’eau dans le corps. Puis elle m’a mis des électrodes sur les jambes et les bras, pour faire d’autres calculs insensés.
Evidemment, j’étais en sous poids. Elle m’a proposé pour commencer, un « régime » qui allait continuer à me faire maigrir mais qui, au moins, allait être « équilibré », et bien plus qualitatif et quantitatif que ce que je mangeais actuellement. Le but était de gagner ma confiance, elle avait bien compris que je n’étais pas prête à arrêter de maigrir et que je n’étais pas non plus prête à me laisser faire. Elle m’a fait acheter une balance alimentaire pour peser ma nourriture. Pour être sure que je prendrai assez en quantité.
On me demandait de manger des choses précises, en quantité précise et il n’y avait plus aucune place pour le plaisir, l’improvisation, la faim ou l’envie. Il fallait manger ça. Point barre.
Il y avait une part de moi qui se sentait soulagée de voir que je pouvais manger des quantités pareilles, et même remanger des choses que j’avais bannis depuis des semaines comme le fromage, le pain ou les pâtes, en continuant de maigrir.
J’ai suivi à la lettre tout ce que la nutritionniste me faisait faire, j’avais bien compris que si je ne reprenais pas ce kilo mes parents ne me laisseraient pas partir en Angleterre. Je ne décidais plus de rien, on le faisait à ma place. Et quand je demandais à la nutritionniste « mais si je n’ai pas envie de manger de viande le soir, je peux manger plus de pain ? » … « Non ».

C’est une fois seule en Angleterre que j’ai sombré. C’était facile, je savais exactement quelle quantité allait me faire maigrir. Je coupais mes yaourts en deux, s’il y avait 102 grammes de banane au lieu de 100 j’en enlevais des petits morceaux, 41 gramme de pâtes au lieu de 40, j’enlevais une pâte.
Je mettais toujours au moins 30/40minutes pour finir mon repas, entrecoupé de litres d’eau, d’abdos, d’exercices physiques divers par terre dans la cuisine pendant que ma viande grillait.
Je suis rentrée en France 3 semaines plus tard, sur la demande de mes parents et des médecins qui travaillaient tous ensemble sur mon cas.
C’est là qu’il y a eu le déclic. Le fameux. Celui qui « décoince ».

LA REMONTÉE

Je suis arrivée chez moi, ma sœur a eu les larmes aux yeux et m’a dit qu’elle ne me reconnaissait plus, mon père a pleuré, ma mère m’a regardé, inerte. Mes cousins m’ont dit que c’était impressionnant. Ma tante a refusé de me voir, elle m’a dit qu’elle avait trop peur. Ma mamie n’a pas demandé à ma mère comment j’allais, elle n’a pas osé. Une autre de mes tantes m’a dit que j’allais trop loin. Que je faisais n’importe quoi et que si je voulais mourir, je n’avais qu’à continuer, que j’y aille, que je reste sur cette lancée parce que c’était la bonne voie.
C’est la seule qui m’ai vraiment violenté, secoué, et qui n’a jamais eu pitié de moi. Ça m’a fait un choc de voir toute ma famille apeurée autour de moi. Je n’ai jamais pesé aussi peu, et j’ai vraiment arrêté de maigrir ce jour-là.

3 mois plus tard j’avais repris 800grammes. Pas grand-chose, presque rien en fait, mais au moins je ne maigrissais plus. Forcément, c’est difficile de couvrir tous les points, tous les aspects de cette maladie. Les gens, moi la première, oublient souvent que c’est avant tout une dépression. Pas un régime, pas un caprice de petite fille qui veut devenir mannequin. C’est une maladie auto destructrice, c’est une maladie mentale, vicieuse, perverse, mortelle.
Forcément je me suis isolée, maigrir à ce point c’était être épuisée constamment, ne plus tenir debout à partir de 21h, ne pas dormir de la nuit parce que rongée par l’angoisse, la faim, la peur, les courbatures. Je faisais peur à ma meilleure amie, à mes frères et sœurs, à toute ma famille. Les gens qui m’aiment ne me reconnaissaient plus et je leur faisais tellement de mal.
Je ne voulais plus aller à la piscine le dimanche matin avec ma sœur, déjà mon maillot était ridiculement trop grand, ensuite, pour avoir essayé une fois, les gens me regardait bizarrement, où étaient gênés et baissaient les yeux quand je passais Mais à ce moment-là je les trouvais juste insultant, irrespectueux.
Il y a quand même quelque chose qui me plaisait dans ce regard qu’ils me lançaient. Je savais que je faisais peur, que j’impressionnais, et que je repoussais les gens, en particulier la gente masculine. Sans parler de beauté, quand on a un peu de seins, un peu de fesses, des hanches bien marquées, il y a toujours des regards ou des réflexions mal placées. Des réflexions qui m’ont toujours blessé, qui m’ont toujours fait peur, inquiété et misent mal à l’aise, des réflexions qui m’ont fait détester l’adolescence et mes formes de femme. Là, j’étais tranquille. Aucun garçon ne me regardait, pas de sifflement ou de regard déplacé, que de la peur ou de la pitié. On me fichait la paix.
J’ai repris du poids, lentement. J’ai fait moins de sport, je ne me pesais plus tous les matins. Mes cheveux ont commencé à repousser. J’ai de nouveau mes règles, moins d’acné. Je ne suis plus angoissée, à me tripoter les mains, les cheveux, gratter le cou.
Je souris, je ris, j’ai des amis. C’est tellement long de reprendre goût à la vie, de reprendre confiance.
J’ai appris à être tellement patiente. J’ai appris à me respecter, ne pas m’en vouloir constamment, l’erreur est humaine. Je suis aujourd’hui plus heureuse que je ne l’ai jamais été, je suis capable d’en parler au passé, de dire aujourd’hui c’est fini, je vais bien, je suis en forme et je suis forte, je suis un roc, j’ai survécu, j’ai gagné.
Il y a tellement de gens qui voient ça comme une maladie de société, j’ai même entendu « à la mode ».. Je ne souhaite à personne de tomber dans cette spirale infernale. C’est tellement dur. Personne ne mérite de vivre ça.
Beaucoup de gens disent que ça sera présent en moi plus ou moins toute ma vie. J’ose espérer que c’est faux mais pour l’instant je ne peux pas dire le contraire. Aujourd’hui, on ne peut pas soupçonner que j’ai été malade. Et en même temps, il ne se passe pas un jour sans que j’y pense. Passer à table, manger quelque chose, aller faire du sport, ça n’est jamais anodin pour moi, je ne sais pas si ça le redeviendra. J’ai encore du mal à manger naturellement, sans réfléchir, sans calculer. Oui je me pèse de temps en temps et oui, grossir m’angoisse. Il y a toujours une petite montée de stress quand il faut manger à l’extérieure.

Il y a encore des moments où je perds pieds. Est-ce que ce sont des choses qui disparaîtront, qui s’estomperont. Ça ne me bouffe pas la vie, ça ne m’handicape plus et les gens ne le voient pas. C’est juste cette petite voix dans ma tête, qui parfois, me rappelle qu’elle est toujours là, pas très loin. Ce n’est plus elle qui me contrôle, ce n’est plus elle qui gère ma vie. C’est moi qui suis actrice de ce que je vis.

La perversité de cette maladie, c’est qu’elle rend « l’anorexique » (terme utilisé à outrance comme s’il définissait la personne …) surpuissante, manipulatrice, calculatrice, et qu’elle peut faire croire longtemps que tout va bien.

C’est très difficile pour l’entourage de comprendre ce qu’il se passe et de réagir en conséquence. J’ai eu la chance d’avoir des parents alertes, une famille qui connaissait cette maladie et qui a vite prévenu mes parents. J’ai eu la chance d’avoir été cadrée très vite.

L’anorexie c’est un combat personnel, c’est un combat contre soi-même. On ne peut pas forcer une personne à aller bien, ni à manger.
C’est à la malade d’accepter de s’en sortir, d’avoir la force, la hargne de combattre l’anorexie. De se dire tous les matins, aujourd’hui je vais manger pour reprendre du poids, aujourd’hui, même si je n’ai plus de cheveux, une peau affreuse, que je suis squelettique, couverte de bleues et frigorifié je vais rire avec mes amis. Aujourd’hui sera meilleur qu’hier, et demain sera encore meilleur parce que chaque jour passé m’éloigne de l’anorexie et me rapproche du bonheur.

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Lili Dubreuil

Je m'appelle Lili, j'ai bientôt 23 ans et j'adore écrire. Partager, rire, chanter et tournicoter. Je suis végétalienne, et j'ai le bonheur de croire qu'un jour l'Humanité avec une immense H prendra conscience du bien qu'elle est capable de faire sur terre en changeant des petites choses de son quotidien. Pour partager ce que j'aime, à mon échelle, j'écris pour ce super web magazine, mais je fabrique également du beurre de cacahuète dans ma petite cuisine, étiqueté dans mon petit salon ! Vous pouvez me retrouver sur facebook, Lilipad's peanut butter !

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