29 mars 2024
gérer le harcelement moral

10 conseils pour gérer le harcèlement moral au travail

Depuis quelques temps, aller au travail est devenu pour vous une vraie torture. Vous n’avez plus envie et pour cause, votre bosse se fait un réel plaisir de jouer avec vos nerfs. Il ne vous donne plus de travail ou au contraire, vous assomme sous une tonne de travail, à tel point que vous êtes obligé de travailler le soir et le week-end. Mis au placard, totalement débordé ou encore véritable bouc émissaire, vous sentez que votre supérieur veut votre peau.

Cette situation de plus en plus répandue dans le monde du travail porte le nom de harcèlement moral. Elle peut prendre un nombre de formes très variées, mais dans tous les cas, il existe un point commun à toutes ces situations, c’est la sensation que l’on cherche à vous pousser à bout.

J’ai vécu le harcèlement moral et j’en ai tiré des leçons. J’aimerais aujourd’hui vous faire partager 10 conseils qui vont permettront de gérer au mieux le harcèlement moral au travail.

1 – Respecter les horaires, faites attention aux retards !

Lorsque les conditions de travail se détériorent, le risque est de se laisser aller et d’en oublier les règles essentielles.

Si le véritable but de votre patron est de vous mettre à la porte, il n’attend qu’une seule chose, c’est que vous fassiez une erreur. Et l’erreur la plus basique à ne surtout pas commettre est de ne plus arriver à l’heure le matin. Cela parait tout bête mais des retards répétés peuvent être utilisés contre vous dans une procédure de licenciement.

Alors si vous sentez que votre place est menacée, il faut commencer par bien respecter vos horaires de travail. Même si vous êtes cadre, il y a tout de même des créneaux horaires à respecter. Pour vérifier les horaires à respecter, n’hésitez pas à jeter un coup d’oeil au règlement intérieur de votre entreprise.

2 – Faire un travail irréprochable

De la même façon, il faut que votre travail soit irréprochable. Encore une fois, votre patron n’attend peut être qu’une erreur de votre part, il ne faut donc pas lui donner ce qu’il souhaite et faire en sorte que votre travail soit parfait. N’hésitez pas à montrer que vous être réellement impliquée dans ce que vous faites. Envoyez beaucoup de mails pour montrer que vous êtes productif.

Une règle essentielle à connaître dans le monde du travail, c’est qu’il faut laisser des traces de son travail, autrement dit montrer que l’on est là et que l’on est indispensable. Je m’explique. Même si vous avez beau être l’employé modèle, faire parfaitement tout ce que l’on vous demande, si personne ne s’en rend compte, mis à part votre N+1, le risque est que le jour où vos relations deviendront tendues, personne ne pourra vous soutenir sur la qualité de votre travail.
Il faut réussir à être efficace et discret, mais faire en sorte que tout le monde le sache.

Pour cela, à chaque mission accomplie, envoyez un mail pour laisser une trace et mettez le plus de personnes possibles en copie.

Oui, le monde du travail est vicieux et il faut l’être aussi !

3 – Faire disparaitre toutes les données personnelles de son ordinateur

Dès que ça commence à sentir mauvais, n’attendez pas comme moi le moment où vous allez recevoir votre mise à pied pour vous dire, « Mince, il faut que je récupère toutes mes photos perso dans mon ordi… », ce sera trop tard. Et il pourra encore vous être reproché d’avoir utilisé votre outils de travail à des fins personnelles. Il faut être vigilant à ce sujet.

Si vous avez l’habitude d’emmener votre ordinateur chez vous le soir, assurez-vous que c’est autorisé dans le règlement intérieur. Car quand il s’agissait de finir un travail chez moi le soir, cela ne dérangeait personne que j’emporte avec moi mon ordi à la maison, mais quand je me suis retrouvée devant les ressources humaines, tout à coup, c’est devenu contraire au règlement intérieur. Donc méfiance !

4 – Les écrits restent, les paroles s’envolent

Je vous ai déjà plus ou moins initié à la technique du mail. Mais il peut s’avérer encore plus utile en cas de « guerre » ouverte avec votre bosse. En effet, si vous êtes réellement en conflit avec votre supérieur hiérarchique, faites bien attention à communiquer le plus possible par écrit. Les écrits restent et les paroles s’envolent, ce n’est pas qu’une phrase en l’air.

Mon bosse avait omis de m’avertir d’un rendez-vous de la plus haute importance avec les ressources humaines, omission pleinement consciente bien entendue. Il a pourtant toujours revendiqué m’avoir parlé de ce rendez-vous.

Comment se protéger ? C’est très simple, demandez à votre N+1 de tout vous confirmer par mail, et quand je dis tout c’est tout ! Si j’avais pris la peine de demander systématiquement un mail pour tout, il n’aurait pas pu me dire que j’étais au courant, mais là en l’occurence, c’était sa parole contre la mienne. Ne vous faites pas avoir.

5 – Rester digne

Dans le monde du travail, on vit parfois des situations difficiles. Même si l’on a une forte personnalité et que l’on ne se laisse pas abattre facilement, on finit toujours par être atteint par une personne qui décide de vous pourrir la vie, pour des raisons qui nous sont parfois totalement inconnues.

Mais mon conseil est le suivant, il faut déstabiliser votre adversaire le plus possible. Même si vous êtes au plus bas moralement, il faut faire semblant du contraire.

Voici quelques techniques : arriver au bureau plus tôt que votre bosse le matin, surtout si ce n’est pas dans vos habitudes; Faites vous belle ou beau pour vous sentir bien dans votre peau, votre moral n’en sera que meilleur; Souriez et rigolez avec vos collègues, même si cela n’est pas toujours évident lorsque les conditions de travail se dégradent, faites un effort; enfin montrez vous fort et indestructible.

Je me souviens avoir été très forte les derniers jours avant mon licenciement, je souriais, je riais, alors que je savais que c’était la fin, mais mon N+1 a été totalement déstabilisé par mon comportement et commençait lui-même à être à bout de nerf de me voir si joyeuse. Il se demandait probablement si je ne préparais pas quelque chose. Et c’était un plaisir de voir les rôles s’inverser.

6 – Ne jamais parler de procès ou de prud’hommes avec ses collègues, mais ne pas hésiter à consulter un avocat

Un autre enseignement que j’ai pu tirer de mon expérience passée, est qu’il ne faut pas être trop bavard. Lorsque l’on se sent menacé, alors que l’on a toujours été loyal et totalement dévoué à son travail, il est difficile de ne pas vivre la situation comme une injustice. C’est la première réaction que j’ai eu et j’avais vraiment besoin d’en parler. Le problème c’est que j’en ai trop parler.

Le soucis est que quand on commence à parler d’une situation qui de toute façon est vécue comme une injustice par le salarié, tout le monde s’en mêle, tout le monde en parle, tout le monde se sent concerné, car il sait qu’il est susceptible un jour de vivre la même situation.
Mais dans ce genre de situation, la conclusion des collègues est souvent la suivante : « Ne te laisse pas faire, bats toi, attaque les aux Prud’hommes ! ».

Cette phrase je l’ai entendue de nombreuses fois, mais je ne l’ai jamais prononcée moi-même. Sauf que lorsque la directrice du service juridique entend ses collègues parler de mon potentiel licenciement et d’un éventuel procès, elle, ce qu’elle s’empresse d’aller répéter aux ressources humaines, c’est « Attention, cette personne est dangereuse pour l’entreprise, il faut vite la dégager ! ».

Donc ne faites pas cette erreur, protégez-vous en restant discret. Parlez le moins possible à vos collègues, au moins au sein de l’entreprise. La décision d’aller en justice par la suite vous appartient, mais elle doit rester personnelle.

De plus, n’hésitez pas à aller consulter un avocat (sans l’ébruiter encore une fois) afin d’avoir très tôt des conseils sur le comportement à avoir et les démarches à suivre pour que la situation ne tourne pas en votre défaveur.

7 – Imprimer discrètement les preuves du harcèlement subi en prévision d’un éventuel procès

Si justement, vous avez d’ors et déjà pris la décision de poursuivre votre employeur aux Prud’hommes, il est recommandé de récupérer des preuves avant de quitter la société. Mais faites soyez très prudent. Il faut rester plus que discret. En effet, si vous êtes vu en train d’imprimer des mails et repartir avec le soir, vous pourrez être accusé de vol.

Légalement, la seule justification recevable sera d’avoir voulu préparer sa défense en vue d’un procès devant le Conseil des Prud’hommes. Mais il faut également savoir que seuls les documents strictement nécessaires à votre défense pourront justifier ce « vol ». Ce qui signifie que vous ne pouvez pas partir avec 500 mails, quoi qu’il arrive, cela ne sera pas justifié.

8 – Si on n’y arrive plus et que l’on perd pied, mieux vaut consulter son médecin

Dans les cas les plus extrêmes, pour les personnalités les plus fragiles ou les personnes qui n’arrivent pas à faire semblant et à cacher un vrai mal-être, à ces personnes, je leur conseille de consulter leur médecin afin d’en parler et d’éventuellement déceler un début de dépression.

Si votre médecin considère que psychologiquement, vous n’êtes plus en état de travailler, il vous fera un arrêt de travail de quelques jours ou plus. Et ces quelques jours sont parfois essentiels car ils permettent de prendre du recul sur la situation. Car en étant le nez dedans toute la journée, on n’a parfois plus suffisamment de recul pour prendre les bonnes décisions ou pour agir de façon réfléchie.

9 – Garder la tête froide en toute circonstance et ne surtout pas craquer

Il faut quoi qu’il arrive et quelque soit la situation, savoir garder la tête froide. C’est-à-dire qu’il ne faut pas être celui ou celle qui aura fait une crise de nerfs sur son lieu de travail ou qui aura insulter son bosse. Eviter également de pleurer, de vous montrer comme la personne faible qui n’arrive pas à garder ses émotions pour elle.

Si l’on cherche à vous faire couler d’une façon ou d’une autre, il ne faut pas montrer à l’autre qu’il est en train de gagner la bataille. Il faut rester fort et ne jamais s’avouer vaincu.

10 – Relativiser

Enfin, il est très important de relativiser dans ce genre de situation.

Alors, oui, je sais ce n’est pas évident, surtout lorsque l’on s’est toujours donné corps et âme pour son travail et que l’on espérait plus que tout obtenir une promotion. Mais il ne faut jamais oublier qu’un travail, ce n’est qu’un travail. Il est vrai que les temps sont durs et qu’il n’est pas évident de trouver un job de nos jours. Mais on a tendance à fusionner avec son boulot et à en oublier qui l’on est.

Je me souviens du premier jour où j’ai arrêté de travailler. J’avais comme une impression de liberté. Je redécouvrais le monde et je réapprenais à vivre en tant que personne.

Nous passons tellement de temps au travail, que nous en oublions parfois que nous sommes des personnes à part entière, capable d’exister autrement qu’à travers le travail.

Pour résumer, un travail ce n’est qu’un travail. Si vous perdez votre travail, votre vie n’est pas finie, bien au contraire, elle ne fait peut-être que commencer.

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Johanna Slawny

Spécialiste des produits cosmétiques (diplômée en fabrication des médicaments et produits cosmétiques et en qualité des produits cosmétiques), j’ai travaillé quelques années dans l’industrie cosmétique, avant de me reconvertir en juriste spécialisée en droit pénal (diplômée de la Sorbonne). Mais je suis avant tout une parisienne dans l’âme ! J’aime vivre à cent à l’heure et faire mille choses à la fois : shopping, footing, sortie entre copines, restos, boites, photos, sont autant de passions qui remplissent mon quotidien. Je suis constamment à la recherche de bons plans, astuces et nouvelles tendances « mode, sorties, beauté et bien-être », que je me ferai un plaisir de partager avec vous dans mes articles. Il m’arrivera également de vous parler de sujets d’actualités qui me touchent, et notamment sur les droits au travail et dans la vie de tous les jours. N’hésitez pas à me contacter !
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